
« Et lorsqu’il introduit de nouveau dans le monde le premier-né,
il dit: Que tous les anges de Dieu l’adorent!«
(Hébreux 1:6. Bible Louis Segond)
Il y a des questions dont les réponses ne peuvent pas être binaires, c’est-à-dire répondre par un simple « Oui » ou « Non ». En répondant à cette question par un simple, oui, cela peut créer plusieurs malentendus. Par exemple, pour certains chrétiens, cela reviendrait à laisser entendre que l’on peut lui rendre un culte en adressant directement des prières à Jésus-Christ (La vocalisation plus précise de son nom, qui contient la totalité du Tétragramme (YHWH), est Yeshouah), de la même façon qu’à son Père Céleste, Jéhovah Dieu (La vocalisation plus précise du Nom Divin YHWH est Yehouah, (Le Nom Divin, YHWH, se prononce comme il s’écrit)). Ou encore, cela laisserait entendre que le Père et le Fils seraient deux personnes en une, selon le dogme de la Trinité qui n’est pas biblique. S’ajoute à cette confusion que dans la plupart des églises chrétiennes, la réticence, voir même le refus de prononcer le Nom Divin (YHWH) Yehouah, dans leurs prières publiques, le remplaçant par Seigneur (Adonaï). Dans cette dernière situation, les chrétiens qui entendent ces prières publiques ne peuvent qu’être dans la confusion, quant à savoir à qui l’enseignant qui prie publiquement, s’adresse-t-il, à Dieu, le Père Céleste ou à son Fils ? D’autre part, répondre d’un simple, non, reviendrait à contredire le texte de Hébreux (1:6), mentionné ci-dessus. La réponse doit être en fonction du contexte biblique, mais aussi du sens que peut avoir le verbe « adorer », dans le texte grec et hébreu (voir araméen).
Tout d’abord Jésus-Christ est le Fils de Dieu, par conséquent, il n’est pas Dieu, le Père Céleste (Matthieu 16:13-20). Jésus-Christ a dit que son Père Céleste est supérieur à lui: « Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais vers le Père, parce que le Père est plus grand que moi » (Jean 14:28). De plus, l’apôtre Paul a dit que Dieu est le Chef du Christ, alors qu’il était dans les cieux, auprès de son Père Céleste: « Mais je veux que vous sachiez que le chef de tout homme, c’est le Christ ; et le chef de la femme, c’est l’homme ; et le chef du Christ, c’est Dieu » (1 Corinthiens 11:3). Certains font le raccourci inexact qui consiste à dire que nier que Jésus-Christ est Dieu, le Père Céleste, c’est nier sa divinité ou son essence divine.
Or, ce n’est pas le cas, parce que croire que Jésus-Christ est le Fils de Dieu, c’est aussi croire à son essence divine ou à son origine divine: « Au commencement la Parole était, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était un dieu » (Jean 1:1). Ce texte que beaucoup de croyants en la Trinité utilisent pour dire que Jésus-Christ est Dieu, montre qu’une telle affirmation est un non-sens parce que le contexte montre que l’on ne peut pas être quelqu’un et en même temps être « avec » la personne que l’on est supposé être ; si Jésus-Christ est Dieu, comment peut-il être en même temps avec Dieu. Par contre, comme le montre cette traduction, Jésus-Christ est un dieu dans le sens qu’il est d’essence divine, c’est-à-dire que c’est le seul Fils que Dieu a créé directement: « Celui-ci était au commencement avec Dieu. Toutes choses vinrent à l’existence par son intermédiaire, et en dehors de lui pas même une chose ne vint à l’existence » (Jean 1:2,3). Ainsi, croire que Jésus-Christ est le Fils de Dieu et non Dieu lui-même, n’empêche pas de croire en la divinité du Christ…
Arrêtons-nous sur le verbe « adorer », en hébreu, en araméen et en grec. Dans la Bible, il y a deux grandes parties, l’Ancien Testament, dont le texte d’origine est généralement écrit en hébreu (et certaines parties (plus rarement) en araméen), le Nouveau Testament est généralement rédigé en grec. Le texte de Hébreux (1:6), au début de l’article, est traduit du texte grec.
Le verbe adorer, traduit de la langue hébraïque est « shâchâh » (Strong’s Concordance – H7812). Ce verbe, selon le contexte peut avoir le sens d’adorer Dieu, rendre hommage. Les références bibliques mentionnées dans la parenthèse qui suit font allusion à l’adoration exclusive due à Jéhovah Dieu (Genèse 22:5 ; 2 Chroniques 20:18 ; Psaumes 97:7). En Daniel 2:46, le verbe « adorer », dans le texte d’origine en araméen (langue syrienne), est traduit par rendre hommage, selon le contexte (« çêgid » Strong’s Concordance – H5457 (qui vient du mot araméen « çâgad », qui signifie, se prosterner en hommage): « À ce moment-là le roi Neboukadnetsar tomba sur sa face, et il rendit hommage (« çêgid ») à Daniel, et il dit qu’on lui offre un présent et de l’encens » (Daniel 2:46). Ce texte est très intéressant, car il montre qu’un humain subalterne, Daniel est honoré par un humain qui lui est supérieur par sa fonction, le roi Neboukadnetsar. Il est bien évident, selon le contexte que le verbe « adorer » dans son sens littéral (comme adorer un dieu), aurait été inapproprié et que l’expression « rendre hommage » est tout à fait conforme au contexte.
Le verbe adorer, traduit du grec, est « proskynéô », tel qu’il apparaît dans le texte, en début d’article, de Hébreux 1:6 (Strong’s Concordance – G4352). Comme pour le mot d’origine hébraïque et araméenne, il peut avoir le sens d’adoration exclusive à Jéhovah Dieu, ou le sens de s’incliner pour rendre hommage, à un être humain. Par exemple, Jésus-Christ a dit, en Matthieu 4:10, concernant l’adoration exclusive à son Père Céleste: « Il est écrit : ‘C’est Jéhovah ton Dieu que tu dois adorer (« proskynéô »), et c’est à lui seul que tu dois offrir un service sacré’ » (Matthieu 4:10). Il n’est pas difficile de comprendre, selon le contexte, qu’il s’agit de l’adoration exclusive à Jéhovah Dieu, le Père Céleste, accompagné d’un service sacré. Ce n’est pas un simple hommage que l’on pourrait rendre à un être humain.
Cependant, il y a d’autres textes où ce même verbe grec apparaît, concernant des personnes rendant hommage et qui, selon le contexte n’est pas un acte d’adoration à un dieu. Voici quelques textes:
Le récit de Matthieu chapitre 2, mentionne l’hommage des astrologues à l’enfant Jésus: « Après que Jésus fut né à Bethléhem de Judée, aux jours d’Hérode le roi, voyez, des astrologues venus de l’Est arrivèrent à Jérusalem, 2 en disant : “ Où est celui qui est né roi des Juifs ? Car nous avons vu son étoile quand nous étions dans l’Est, et nous sommes venus lui rendre hommage (« proskynéô »)” (…) lorsqu’il les envoya à Bethléhem, il dit : “ Allez, recherchez avec soin le petit enfant et, quand vous l’aurez trouvé, venez me le faire savoir, pour que moi aussi j’aille lui rendre hommage. (« proskynéô »)” (…) Et quand ils entrèrent dans la maison, ils virent le petit enfant avec Marie sa mère, et, tombant, ils lui rendirent hommage (« proskynéô »). Ils ouvrirent aussi leurs trésors et lui offrirent des dons : or, oliban et myrrhe » (Matthieu 2:1,2,8,11). Selon le contexte de ce passage, les astrologues n’ont pas fait un acte d’adoration à l’enfant Jésus, parce que Joseph et Marie, les parents en charge de cet enfant n’aurait pas accepté une telle chose (Exode 20:2). Il s’agit bien d’un simple hommage à l’enfant Jésus.
En Marc 15:19, il est écrit que les soldats du gouverneur Pilate se moquaient de Jésus-Christ en faisant semblant de lui rendre hommage en tant que roi, c’est le même verbe grec « proskynéô », qui est mentionné.
En Luc 24:50-53, il est écrit que les disciples rendirent hommage à Jésus-Christ ressuscité après son ascension: « Mais il les conduisit dehors jusqu’à Béthanie, et il leva les mains et les bénit. Comme il les bénissait, il fut séparé d’eux et commença à être emporté au ciel. Et ils lui rendirent hommage (« proskynéô ») et retournèrent à Jérusalem avec une grande joie. Et ils étaient continuellement dans le temple, bénissant Dieu ».
En Jean 9:38, il est écrit qu’un homme guérit de sa cécité, a rendu hommage à Jésus-Christ: « Alors il dit : “ Oui, j’ai foi en lui, Seigneur. ” Et il lui rendit hommage (« proskynéô ») ». Dans ce cas, l’ancien aveugle a dû remercier Jésus-Christ, peut-être en s’inclinant devant lui. Le récit de l’évangile de Luc montre comment un homme guérit de la lèpre est venu rendre hommage à Jésus-Christ: « L’un d’eux, quand il vit qu’il était guéri, revint sur ses pas, glorifiant Dieu d’une voix forte. Et il tomba sur sa face aux pieds de Jésus, en le remerciant ; or, c’était un Samaritain. En réponse Jésus dit : “ Les dix ont été purifiés, n’est-ce pas ? Où sont donc les neuf autres ? Ne s’est-il trouvé personne pour revenir rendre gloire à Dieu, que cet homme d’une autre nation ? ” » (Luc 17:15-18). Il est écrit qu’il rendit gloire à Dieu, tout remerciant Jésus-Christ, en s’inclinant face contre terre, aux pieds de Jésus-Christ. Cet homme a de toute évidence rendu hommage au Christ, cependant, pour lui cet acte de remerciement qui lui été adressé, était une manière de rendre gloire à son Père Céleste (verset 18).
En Actes 10:25, il est écrit que Corneille a rendu hommage à Pierre: « Comme Pierre entrait, Corneille vint à sa rencontre, tomba à ses pieds et lui rendit hommage (« proskynéô ») ». Cependant, l’apôtre Pierre l’a relevé en lui répondant qu’il n’était que son alter ego, et que par conséquent, il ne méritait que Corneille tombât à ses pieds, comme il aurait pu le faire en présence du Christ, par exemple: « Mais Pierre le releva, en disant : “ Lève-toi ; moi aussi je suis un homme” » (Actes 10:26).
Le dernier exemple biblique montre, dans ce cas, que l’apôtre Jean, sous l’effet de l’émotion, s’est incliné d’une façon inappropriée, devant l’ange qui lui donnait les révélations, qui indiquait un acte d’adoration, et non d’un simple hommage: « Alors je suis tombé devant ses pieds pour l’adorer (« proskynéô »). Mais il me dit : “ Attention ! Ne fais pas cela ! Je ne suis que ton coesclave et celui de tes frères qui possèdent cette œuvre : rendre témoignage à Jésus. Adore Dieu (« proskynéô »); en effet, rendre témoignage à Jésus, c’est ce qui inspire la prophétie” (…) Eh bien, c’est moi, Jean, qui entendais et voyais ces choses. Et quand j’ai entendu et vu, je suis tombé pour adorer (« proskynéô ») devant les pieds de l’ange qui me montrait ces choses. Mais il me dit : “ Attention ! Ne fais pas cela ! Je ne suis que ton coesclave et celui de tes frères qui sont prophètes et de ceux qui observent les paroles de ce rouleau. Adore Dieu (« proskynéô ») » (Apocalypse 19:10 ; 22:8,9). Dans les deux cas, l’ange lui dit d’adorer Dieu, tandis qu’il mentionne le Christ en tant qu’inspirateur des prophéties, le Logos de Dieu.
Compte tenu des informations ci-dessus, nous pouvons mieux comprendre le sens de Hébreux 1:6, selon la traduction Louis Segond: « Et lorsqu’il introduit de nouveau dans le monde le premier-né, il dit: Que tous les anges de Dieu l’adorent! » (Hébreux 1:6. Bible Louis Segond). Cependant, la traduction Darby, rend ce verset de la manière suivante: « Et encore, quand il introduit le Premier-né dans le monde habité, il dit : « Et que tous les anges de Dieu lui rendent hommage » » (Hébreux 1:6. Bible Darby). « Et encore, lorsqu’il fait entrer le Premier-né dans le monde, il dit : Et que se prosternent devant lui tous les anges de Dieu » (Hébreux 1:6. Bible Osty).
Ainsi, Hébreux 1:6, est souvent traduit directement par le verbe « adorer », qui de fait, a le sens de rendre hommage selon la traduction de Darby, ou de se prosterner devant le Christ, selon la traduction Osty. D’ailleurs, le livre de l’Apocalypse montre bien qu’il faut faire cette différence entre adorer Dieu et rendre hommage au Christ. En Apocalypse 3:9, il est écrit que Jésus-Christ annonce que les ennemis d’une des sept congrégations, rendrait hommage (« proskynéô ») à ses disciples: « Écoute : je donnerai ceux de la synagogue de Satan qui disent qu’ils sont Juifs, et pourtant ils ne le sont pas, mais ils mentent — écoute : je les ferai venir rendre hommage devant tes pieds et je leur ferai savoir que je t’ai aimé ».
Par conséquent, Hébreux 1:6, est une invitation à rendre hommage au Christ et non de la même façon que l’on doit adorer le Père Céleste. C’est seulement à Jéhovah Dieu, le Père Céleste, que nous devons adresser nos prières, par l’intermédiaire du Christ (1 Timothée 2:5).
Nous devons adorer seulement Jéhovah Dieu, le Père Céleste, d’une manière exclusive: « Et chaque fois que les créatures vivantes rendent gloire et honneur et action de grâces à Celui qui est assis sur le trône, Celui qui vit à tout jamais, les vingt-quatre anciens tombent devant Celui qui est assis sur le trône et adorent Celui qui vit à tout jamais, et ils jettent leurs couronnes devant le trône, en disant : “ Tu es digne, Jéhovah, oui notre Dieu, de recevoir la gloire et l’honneur et la puissance, parce que tu as créé toutes choses, et à cause de ta volonté elles ont existé et ont été créées” » (Apocalypse 4:9-11).
Jéhovah Dieu, le Père Céleste, veut que toutes les créatures intelligentes, tant au ciel que sur la terre, rendent hommage à son Fils Jésus-Christ: « Et ils chantent un chant nouveau, en disant : “ Tu es digne de prendre le rouleau et d’en ouvrir les sceaux, car tu as été tué et avec ton sang tu as acheté pour Dieu des gens de toute tribu, et langue, et peuple, et nation, et tu as fait d’eux un royaume et des prêtres pour notre Dieu, et ils doivent régner sur la terre. ” Et j’ai vu, et j’ai entendu une voix de beaucoup d’anges autour du trône et des créatures vivantes et des anciens, et leur nombre était des myriades de myriades et des milliers de milliers, disant d’une voix forte : “ L’Agneau qui a été tué est digne de recevoir la puissance, et la richesse, et la sagesse, et la force, et l’honneur, et la gloire, et la bénédiction. ” Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, et sur la terre, et sous la terre, et sur la mer, et toutes les choses qui s’y trouvent, je les ai entendues qui disaient : “ À Celui qui siège sur le trône et à l’Agneau soient la bénédiction, et l’honneur, et la gloire, et la puissance à tout jamais. ” Et les quatre créatures vivantes disaient : “ Amen ! ” et les anciens sont tombés et ont adoré » (Apocalypse 5:9-14).
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Les enseignements élémentaires de la Bible (Hébreux 6:1-3)
Comment prier Dieu (Matthieu 6:5-13)
Table des matières du site yomelijah.fr
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